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LA GRANDE CAPACITÉ

L'obtention du bonheur permanent pour soi par la pratique du petit véhicule, le Hinayana (petite et moyenne capacités) n'est pas négligeable.  Toutefois, le Nirvana ne constitue pas la finalité, but suprême de la Voie.  Bien que nous soyons libérés de toute emprise émotionnelle, une multitude infinie d'êtres sensibles nous entourent et nous apportent soutien, mais nous n'avons encore rien fait de concret pour leur venir en aide. 

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Le pratiquant de grande capacité (ceux du grand véhicule, le Mahayana) cherche à se débarrasser des voiles à la connaissance, afin de pouvoir venir en aide à tous ces êtres prisonniers du samsara.  Muni d'un esprit d'éveil enraciné dans un amour universel et une grande compassion pour l'infinité des êtres sensibles, le boddhisattva peut finalement atteindre le but le plus haut : le plein éveil, la bouddhéité, l'Illumination.

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1- La bodhicitta / L'esprit d'éveil

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2- La méthode des 7 causes et effets

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3- L'entrainement de l'esprit en 7 points

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4- Les 6 perfections

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1- La Bodhicitta  /  L'esprit d'éveil

Bodhicitta, littéralement : "Esprit d'Éveil" a souvent été traduit par "compassion",  il s'agit d'une traduction un peu réductrice. Compassion peut se traduire par "souffrir avec", pâtir d'une situation avec quelqu'un, ce qui peut être moralement.

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En fait, l'esprit d'éveil va beaucoup plus loin. Au-delà du fait même de prendre conscience de la souffrance de l'autre, il implique un engagement personnel pour en chercher la résolution. Résolution qui peut n'être que temporaire en ce qui concerne un besoin immédiat, ou ultime lorsqu'on recherche la cessation complète de la souffrance.

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L'aide temporaire est l'une de celles définies dans la perfection de la générosité. Elle va du soutien matériel à l'aide psychologique. Elle a son importance, bien qu'elle soit moins employée par l'assemblée des religieux qui pensent plus à la libération et à l'éveil des êtres qu'à panser leurs plaies. Ceux qui ne connaissent pas les causes réelles de la souffrance ne s'appliqueront qu'à apaiser les maux du corps et de l'ego.

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En fait, l'aide temporaire peut très bien aller de pair avec une aide à plus long terme et s'allier à cette dernière. D'abord on calme la douleur, ensuite on soigne la cause. On pacifie l'esprit, puis on analyse la perturbation et on la reconnaît comme manifestation d'un attachement, d'une saisie,d'un résultat de l'ignorance. On évolue ensuite vers le non-attachement par un travail sur le non-soi et la vacuité.

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L'esprit d'éveil se manifeste comme un élargissement de notre état de conscience, comme si le sommet de notre crâne s'ouvrait pour permettre à l'esprit d'entrer en contact avec tous les êtres.

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Une fois cette connexion établie et que l'on a bien compris et ressenti la nécessité de venir en aide à un nombre incalculable d'êtres qui sont plongés dans la souffrance, on peut se rendre compte de nos limites, de nos difficultés à répondre à cette demande immense. On prend alors la décision de s'engager dans un chemin qui permet d'évoluer spirituellement, d'acquérir sagesse et méthode, de venir en aide là où il le faut, quand il le faut, et comme il le faut.

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Par cette prise de conscience, une forme de vigilance particulière s'éveille dans notre esprit. Nous devenons alors réellement attentif aux autres. C'est une attention de tous les instants, qui nous permet de repérer les besoins des êtres et d'essayer d'y pallier. Et à chaque fois que cela semble impossible, s'éveille alors le souhait de tout mettre en oeuvre pour y arriver.

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L'esprit d'éveil est une prise de conscience de la souffrance des autres, de notre capacité limitée d'y répondre, de l'engagement d'évoluer personnellement vers l'acquisition des moyens de porter les êtres vers la libération et l'éveil.

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Pour nous permettre d'évoluer vers l'état de pratiquant et de détenteur de l'esprit d'éveil, ou bodhicitta, un certain nombre de voeux peuvent être pris, qui sont les voeux du boddhisatva.

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On pourrait dire que lorsqu'on a une motivation juste, il est impardonnable de ne pas s'engager dans une action si on a les capacités de le faire. On peut ne pas agir par paresse, orgueil, jalousie, ou à cause d'autres sentiments du même genre. Nous devons tout mettre en oeuvre pour venir en aide aux autres, en fonction de nos possibilités.

Le boddhisattva prend de nombreux voeux qui peuvent, pour des débutants, être difficiles à retenir, à mémoriser. Mais une fois qu'on les a bien lus, qu'on en a bien compris le sens, il devient aisé de ne pas les transgresser. Une fois la motivation de base bien saisie, dès qu'une situation arrive elle met en jeu l'aide sollicitée par d'autres et notre bon vouloir, la réflexion se met en marche, l'analyse suit, on recherche la réponse la mieux adaptée en sachant qu'on ne doit pas abandonner quelqu'un  par simple paresse ou à cause de d'autres facteurs négatifs.

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L'esprit d'éveil est une vigilance permanente tournée vers l'autre. On doit se demander à chaque instant, comment puis-je agir pour le bien des autres ?

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Cela ne veut pas dire que l'on doive s'oublier et ne plus penser à soi, car la qualité de l'aide qu'on apporte aux autres dépend de nos propres capacités. Plus nous progressons sur le chemin mieux nous pouvons aider les autres. De notre développement dépend la qualité de notre travail. Certains voeux du bodhisattva y font référence en cherchant à  progresser plus rapidement.

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Il faut être honnête avec soi-même et avec les autres, bannir le mensonge et la complaisance de notre fonctionnement général. Pour cela, il faut étudier le mode de fonctionnement de l'esprit et des facteurs mentaux, et connaître leurs modes d'apparition et leurs manifestations. Il est important de s'adonner régulièrement à la méditation, à l'analyse de sujets comme la "compassion, l'esprit d'éveil, les six perfections", etc ...

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Le travail spirituel en général ne devrait pas connaître de pause. Nous ne pouvons pas dire à un moment donné: "Pouce! Pendant x temps je ne respecte plus mes engagements pour telle ou telle raison, et je reprendrai le tout plus tard". L'évolution dans le Grand Véhicule ne se fait pas comme celle d'un parcours professionnel: pas d'année sabbatique, ou de congé exceptionnel! L'avancement doit se faire à notre rythme, en fonction de nos possibilités sans retour en arrière. Si nous tombons, nous devons nous relever et poursuivre notre chemin. Il ne faut pas penser: "Je suis tombé une fois, j'abandonne, je ne peux pas!". Quelqu'un qui se connaît bien, connaît ses forces et ses faiblesses, et doit travailler avec elles. Rien ne sert de nous torturer l'esprit parce que nous n'avons pas encore atteint tel ou tel niveau de réalisation. Il faut accepter d'être là où on est rendu, en conservant la motivation de progresser et d'évoluer.

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Cette acceptation de notre état actuel ne doit toutefois pas être de la complaisance. J'accepte d'être là où j'en suis, mais je prends sans cesse l'engagement d'avancer, de tout mettre en œuvre pour progresser ... pour pouvoir sans cesse mieux aider les autres.

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2- Méthode des sept causes et effets

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L'équanimité

Le premier point à méditer est l'équanimité. Au même titre qu'un terrain bien au niveau est d'une importance primordiale pour entreprendre la construction d'une maison solide, une parfaite équanimité est nécessaire à l'établissement de la boddhicita. La boddhicita est le désir sincère de libérer tous les êtres sans exception de toutes leurs souffrances. Il est donc primordial de voir tous les êtres comme étant égaux. Dans notre vie de tous les jours, il nous arrive sans cesse de catégoriser les gens selon trois groupes : nos amis, nos ennemis et les inconnus. Par rapport à ces trois groupes, on développe respectivement l'attachement, l'aversion et l'indifférence.

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Si on regarde les causes profondes qui nous poussent à différencier les gens de la sorte, on verra qu'il n'y a pas là de cause logique ou permanente. Ceux dont on se rappelle l'aide qu'ils nous ont apporté, on les appelle nos amis, ceux qui nous ont nui, on les nomme nos ennemis et les autres sont classés comme indifférents ou inconnus, car on n'a pas de relation avec eux. Pourtant nos relations, même au cours d'une seule vie, bougent constamment : tantôt on rencontre des inconnus, qui deviennent tantôt des ennemis ou des amis. Il est rare que l'on entretienne le même type de relation avec une personne pendant toute une vie. Au cours de plusieurs vies, il est bien évident que c'est encore plus flagrant : peut-être notre meilleur ami d'aujourd'hui était-il notre pire ennemi dans une vie passée.

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La meilleure attitude consiste à voir tous les êtres comme étant égaux et comme nos meilleurs amis. De toutes façons, ils nous apportent chacun leur aide à leur façon, car même nos ennemis nous sont bénéfiques dans notre développement spirituel: ils nous incitent à développer nos forces intérieures. Nous devrions donc voir tous les êtres comme égaux et abandonner l'attachement, la haine et l'indifférence. Soyons remplis d'amour pour ces êtres qui souffrent tous sans mesure.

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1. Voir tous les êtres sensibles comme étant nos mères

La deuxième étape consiste à changer la vision que nous avons des êtres sensibles. Notre conscience d'aujourd'hui est la continuation de notre conscience d'hier. En remontant le fil ainsi de suite, on en arrive au début de notre vie présente. Si on continue le processus, on trouve que la conscience, créée toujours par un moment de conscience précédent qui agit comme cause directe, ne peut être créée du néant. On en vient donc à la conclusion logique que notre conscience existait avant notre naissance présente et qu'elle s'était appropriée un autre corps. On peut remonter le fil ainsi de manière infinie. Nous avons donc pris un nombre infini de corps et avons eu besoin d'une nouvelle mère à chaque fois. De là la conclusion que chaque être a déjà été notre douce mère. Nous devrions nous rappeler, chaque fois que nous voyons un être sensible : cet être a déjà été ma mère au cours de mes nombreuses existences.

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2. Se rappeler la bonté de notre mère

On utilise ici la mère comme symbole principal de la bonté, car c'est elle, autant chez les humains que chez les animaux, qui joue le rôle principal de fécondatrice, de nourricière, de protectrice. Il est bien évident que le rôle du père et d'autres membres de la famille ne sont pas à dénier, mais la mère est de façon générale celle avec qui l'enfant a un contact très étroit. Si par ailleurs votre propre mère actuelle n'est pas un modèle de bonté pour vous, vous pouvez utiliser le même raisonnement en utilisant, au lieu de votre mère, la personne qui vous a été du plus grand bienfait dans cette vie. Alors rappelez-vous que cette personne est présente pour vous dans chaque être sensible que vous croisez, car elle l'a été pour vous dans d'innombrables vies passées.

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Notre mère a été bien évidemment celle qui nous a porté durant neuf mois, faisant attention même à ses mouvements ou à ce qu'elle consommait, de peur de nous causer du tort. C'est elle aussi qui a enduré les douleurs de l'accouchement pour nous, qui nous a allaité et protégé lorsque nous n'étions pas capables de subvenir à nos propres besoins. C'est elle aussi qui nous a éduqués sur la manière de se comporter, comment manger, marcher et parfois même lire et écrire. En fait nous devons beaucoup de notre bonheur à notre mère.

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De la même manière que notre mère actuelle nous a été bénéfique, il en est ainsi pour chaque être sensible. Comme il n'y a pas de différences entre la bonté d'un cadeau reçu l'an dernier ou celui reçu cette année, la bonté de nos mères passées et celle de notre mère actuelle sont égales dans les bienfaits qu'elles nous ont apportés.

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3. Redonner la bonté

Suite à cette remémoration sincère de tous les immenses bienfaits que nos mères nous ont apportés, grandira en nous le souhait naturel de vouloir leur redonner ce qu'elles nous ont offert si généreusement. C'est comme lorsqu'une personne nous rend un grand service, nous nous sentons vraiment reconnaissant et voulons de tout coeur pouvoir lui faire plaisir également.

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Comme nos mères nous ont apporté des bienfaits immenses, nous désirons leur remettre ce qui pourra leur être le plus profitable possible. Comme tous ces êtres sensibles désirent un immense bonheur, mais prisonniers qu'ils sont de leur ignorance, ils ne sont pas aptes à trouver ses causes réelles, nous devons les aider de notre mieux en leur montrant une voie qui leur apportera une félicité profonde et durable. Comme nous avons la chance de connaître un tant soit peu les enseignements du Bouddha, nous devons le partager avec ceux qui n'ont pas cette chance. Ne pas le faire serait comme de posséder des connaissances médicales tout en refusant d'aider ceux devant nous qui souffrent d'une maladie. C'est ainsi que tous les êtres sont en effet : ils souffrent des maladies de l'ignorance, de la colère, de la jalousie, de l'orgueil et de l'attachement, et ces maladies sont bien plus destructrices que les simples maladies physiques. Ces dernières ne peuvent nous affecter qu'une vie durant, tandis que les afflictions mentales nous tourmentent depuis des vies sans commencement et nous propulsent vers des états infortunés.

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4. L'amour bienveillant

L'amour bienveillant est le désir sincère de donner le bonheur à tous les êtres. Pour leur apporter un bénéfice concret, nous devons voir les êtres comme des amis proches; autrement, nous ne serons pas enclins à les aider spontanément. Nous devons regarder chaque être, même notre propre ennemi, avec les yeux de l'amour et souhaiter de tout coeur lui apporter la joie et le bonheur. Développons une vision plus large en voyant qu'au cours de toutes nos vies, nous avons eu des relations très proches et intimes avec chaque être et que nos amis présents ne le sont que temporairement. En fait, chaque être est égal dans son désir de bonheur et entraînons-nous à voir tous ceux qui nous entourent comme nos parents, nos frères ou nos soeurs. En voyant les gens ainsi, nous ne souffrirons plus vis-à-vis des autres car nous ne verrons que les côtés positifs d'une relation avec eux. Nous récolterons donc nous aussi plus de bonheur.

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5. La grande compassion

Voilà ici la racine de l'éveil : la grande compassion qui est le souhait de libérer tous les êtres de la souffrance et de ses causes. Grâce à la réflexion sur nos propres souffrances, nous pouvons entrevoir celles qui affectent également les autres. De cette pensée s'élève en nous un désir de voir tous ces êtres libérés de toutes leurs souffrances. C'est donc grâce à la souffrance que l'on peut progresser vers l'éveil. La souffrance nous apparaît toujours comme indésirable, mais en réfléchissant sur ce point, la souffrance devient en fait un allié, un moteur qui nous propulse sur la voie de notre développement intérieur et vers un vrai bonheur.

Il s'agit donc de développer un intérêt sincère envers les êtres et de méditer sur les souffrances qu'ils endurent maintenant et qu'ils endureront tôt ou tard à cause de leurs actes. Il nous sera ainsi plus aisé de développer ce souhait de les en voir libérés.

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6. L'intention résolue

Suite à ce souhait sans limite naîtra en nous la pensée : mais comment y arriver? Je suis présentement dans l'incapacité de combler mes besoins personnels, donc encore moins ceux des autres. Je dois parvenir à un état d'esprit sans faute. Cela est possible car la nature de l'esprit est sagesse omnisciente et compassion parfaite. Je dois donc atteindre l'état de bouddha, pour pouvoir ainsi avoir tout en mon pouvoir pour aider chaque être à mûrir sur le chemin de l'éveil et être libéré de toute souffrance.

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7. L'effet final: le développement de la boddhicita

Sur cette base naîtra en nous cet engagement de mener tous les êtres à l'éveil. Avec cet esprit né en nous, chacun de nos gestes ou pensées devient d'un grand secours pour tous les êtres sensibles et nous sommes constamment en train d'accumuler de grands mérites en progressant vers l'éveil.  Ceci est le développement de l'esprit d'éveil conventionnel, axé sur le développement de la grande compassion.  L'esprit d'éveil ultime se réfère au développement de la perfection de la sagesse.

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3- L'Entraînement de l'esprit en 7 points

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Cet entraînement nous vient du grand maître tibétain Guéshé Chekawa. L'attitude considérée comme normale est habituellement de penser à son propre bonheur avant de penser aux autres. La méthode présentée ici cherche à renverser cette tendance d'auto-préoccupation pour se tourner vers le bonheur des autres d'abord.

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Elle comporte 7 étapes :

1. La pratique des préliminaires (petite et moyenne capacités)

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2. L'entraînement à la boddhicita (5 étapes)

  • a. Méditer sur l'égalité entre sa propre personne et les autres êtres

  • b. Contempler les nombreux désavantages de l'attitude égocentrique. Comme le grand Boddhisattva Shantidéva a dit :

Toutes les souffrances du monde
Proviennent du désir de son unique bonheur

  • c. Contempler les nombreux avantages de l'attitude altruiste. Shantideva a dit :

Toutes les joies du monde

Proviennent du désir du bonheur pour autrui

  • d. Le changementd'attitude proprement dit

  • e. Sur cette base, la pratique du Tonglen (donner et recevoir) en s'appuyant sur le souffle. On prend ainsi en inspirant la douleur que les autres subissent (compassion) et on leur envoie le bonheur (amour).

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3. Transformer les circonstances adverses en voie d'éveil

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4. Comment appliquer la pratique dans la vie quotidienne

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5. La mesure de l'entraînement de l'esprit

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6. Les 18 engagements de l'entraînement de l'esprit

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7. Les 22 conseils

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4- Les six perfections (ou six paramitas)

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  • La générosité

  • L'éthique

  • La patience

  • L'effort enthousiaste

  • La concentration

  • La sagesse

Le pratiquant du Grand Véhicule (Mahayana) essaie de respecter et de développer les six perfections ou Paramitas. Il s'agit de vertus qui permettent de développer une vie spirituelle axée sur les autres, et qui amènent à une progression certaine vers l'éveil par l'acquisition de mérite et de sagesse.

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1. La générosité

C'est l'intention du don avec une pure motivation. Il ne s'agit pas de donner seulement à ceux que l'on aime - ce qui est facile - mais d'être motivé par la plus grande équanimité possible. Apprendre à donner à nos ennemis est une chose autrement plus ardue que de donner à nos proches, ce qui est des plus méritoire. Il est certain qu'au début du travail l'attitude n'est pas spontanée et qu'elle résulte d'une réflexion, comme pour un sport dont certains gestes ne sont pas encore faciles parce qu'on n'en a pas l'habitude, mais qu'on persiste à pratiquer en connaissant les bénéfices qu'il nous apportera.

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Les bénéfices de la générosité sont multiples, dans la vie actuelle comme pour la vie future. Dans la vie de tous les jours, nous recherchons tous un peu de générosité de la part des autres, et réciproquement. De même  nous nous réjouissons de voir quelqu'un de charitable, nombreux sont ceux qui apprécient ceux qui savent donner.

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Le don n'est pas que matériel. On peut distinguer trois types de dons:

  • le don de protection: protéger tous les êtres sensibles de la peur et de ce qui les menace, entre autres les dangers provenant des quatre éléments (feu, eau, terre et air).

  • le don d'objets, de biens matériel, d'argent: bien sûr, on pourrait penser que ce type de don n'est réalisable qu'en possédant une grande quantité de biens, il s'agit avant tout d'un état d'esprit. Le fait de penser sincèrement que, si nous avions les moyens, nous saurions donner à ceux qui en ont besoin est déjà une marque de générosité.

  • le don du Dharma, d'enseignements, d'explications sur la pratique: tout le monde n'a pas la capacité d'enseigner le Dharma. Mais se dire que l'on va chercher à apprendre pour pouvoir un jour enseigner est une pensée généreuse.

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Pour que ces actes s'inscrivent dans la voie du Mahayana, ils doivent  être accompagnés de l'amour universel qui est le souhait que tous les êtres obtiennent le bonheur, en dédiant les mérites de ses pratiques et de ses actes pour le bien de tous les êtres. Cet amour mène à l'esprit d'éveil, sans pour autant que la personne ne s'implique forcément dans une démarche particulière pour venir en aide aux autres.

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Pour que le don soit l'aboutissement d'une motivation juste, il n'est pas question de donner en se disant que l'on va ainsi acquérir des mérites. On peut être conscient du mécanisme lié aux actions vertueuses, mais il ne faut pas que ce soit le moteur de notre attitude. La générosité est une philosophie de vie à part entière. Elle résulte d'une réflexion sur le sens de sa propre vie et celle des autres, sur la souffrance de tous les êtres et sur la générosité dont font preuve des êtres de notre entourage qui donnent leur vie pour aider les autres qui sont parfois dans des conditions difficiles.

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2. L'éthique

La moralité est l'application d'une éthique qui vise en premier lieu à ne pas nuire aux autres. C'est la base. À partir de cela, nous aménageons notre vie pour pouvoir, en plus, rendre service. On voudra alors éviter les comportements non vertueux, produire les conditions méritoires et aider les autres. Pour mettre notre vie en adéquation avec nos aspirations philosophiques ou religieuses, il est nécessaire d'éviter tous les comportements non vertueux: ceux qui visent à nuire aux autres par des comportements agressifs, par la jalousie, l'orgueil ou la médisance. Pour ce faire, on pourra revoir les Dix actions non vertueuses à éviter.

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Celles-ci nous montrent que même la pensée peut être créatrice de potentiels négatifs. Le seul fait de souhaiter qu'une chose négative se produise est créateur de karma négatif. Pour que celui-ci se développe complètement, il faut toutefois cumuler quatre facteurs: l'intention, l'action, le résultat et la réjouissance.

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La moralité peut être appliquée de différentes façons. Selon le niveau d'engagement auquel on veut se soumettre il existe trois niveaux d'éthique: l'éthique de la libération, qui demande de maintenir une conduite vertueuse; celle de la bodhicitta, qui s'accompagne du développement des six perfections; et celle du tantra.

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3. La patience

C'est avoir un esprit non perturbé par les émotions. On cherche alors à :

  • ne pas répondre à ce qui nous dérange, à l'insulte et à l'agression. On pourrait ajouter : avec une intention négative, parce que dans une situation où notre vie ou celle de quelqu'un d'autre est en jeu, il est clair que l'on doive réagir. Notre réaction doit toutefois avoir une limite raisonnable et nous devons nous assurer de ne pas porter atteinte à la vie de l'autre ou de ne pas agir avec haine ou méchanceté.

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  • accepter les obstacles, les souffrances. Il ne s'agit pas de masochisme, de chercher la souffrance pour la souffrance, mais plutôt de ne pas ressentir d'irritation face à une souffrance ou à un obstacle. Comme nous rencontrons tous, à un moment ou à un autre, des obstacles dans notre vie, la pratique de la patience est là pour nous permettre de rester objectif, de ne pas nous emballer, de ne pas réagir de façon impulsive. Il s'agit alors de rechercher la vue la plus juste, en dehors de toute réaction émotionnelle. Devant un problème, on cherchera à maintenir son calme, à bien respirer, à analyser son esprit pour ne pas laisser surgir la panique ou l'agressivité. On examinera la situation et les différentes solutions qui s'offrent à nous pour la résoudre. Les pratiquants plus avancés iront même jusqu'à accepter la souffrance avec plaisir, puisqu'elle est le résultat d'actes que nous avons nous-même posés et que le fait de la ressentir maintenant élimine ce poids qui autrement aurait été transporté dans une autre vie.

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  • être patient sur la voie du Dharma. Face aux obstacles rencontrés et à nos faibles capacités de réagir sereinement, nous devons accepter que le chemin pourra être long et que nous devons travailler sérieusement sur les émotions pour développer la méditation stable et le calme mental.

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4. L'effort enthousiaste

C'est l'état d'esprit qui prend plaisir à s'engager dans les pratiques vertueuses, qui maintient la "motivation joyeuse" pour la pratique. Il s'oppose aux trois types de paresse :

  • celle qui remet à plus tard. Et qui le fait en repoussant la décision et l'action, et surtout en trouvant toutes les bonnes raisons pour le faire. Notre ego invoque alors toutes sortes de prétextes: pas le temps aujourd'hui, il ne fait pas beau, il fait froid, je suis en chaussons alors je ne peux pas sortir, etc.

  • celle qui s'occupe à autre chose. On se dit que d'autres actions sont plus urgentes et que leur poursuite nous empêche de nous mettre à la pratique maintenant. On tente de faire la pratique du Dharma en même temps que ces autres occupations, en récitant des mantras pendant qu'on jardine par exemple, alors que l'effort principal doit être mis sur la recherche du Dharma pour qu'une pratique soit vraiment efficace.

  • celle qui se décourage devant les difficultés ou qui croit ne pas avoir les capacités nécessaires. En recherchant les bonnes raisons de ne rien faire, l'ego trouve celle de la soi-disant incapacité. Facile ! Je ne peux pas faire, je ne fais pas.

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On combat la paresse par la motivation de développer les outils nécessaires à l'atteinte de l'Éveil, par la volonté d'aider les autres, toujours plus difficile que de ne s'occuper que de soi-même. C'est l'effort permanent de penser notre devenir en fonction de l'aide que l'on veut pouvoir apporter aux autres.

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5. La concentration

C'est maintenir son esprit concentré sur un objet, un but vertueux, pour un temps sans limite. Bien souvent, après avoir pris de fermes des résolutions, nous avons placé notre esprit dans un état concentré. Et puis, après quelques instants, quelques minutes, quelques heures, quelques jours ou quelques mois, nous nous sommes laissés distraire par toutes sortes de circonstances, par d'autres pensées. Nous avons alors perdu le fil de notre concentration. Nous nous sommes éloignés de notre but, allant même jusqu'à nous diriger vers un but complètement opposé en oubliant totalement notre objectif initial.

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Pour toute spiritualité, on pourrait même dire pour tout projet, la concentration est nécessaire. Il ne s'agit pas de se torturer l'esprit du matin au soir en fronçant les sourcils tant on se veut concentré. Il faut dissocier concentration et tension. On peut être très concentré sans qu'existe de tension. On peut même dire que la tension est génératrice de perte de concentration. Être concentré signifie plutôt placer son esprit sur un objet ou un but, et l'y maintenir sans se laisser distraire par des phénomènes extérieurs.

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Une pensée survient? Alors, qu'elle passe et disparaisse. Je ne la retiens pas, je ne quitte pas mon objet de concentration. Une baisse de concentration peut aussi apparaître, soit parce qu'une pensée traverse le champ de la conscience, soit parce qu'une certaine torpeur naît, souvent d'un manque de vigilance et d'effort. La concentration génère une flexibilité à la fois mentale et physique. Cette flexibilité mentale permet à l'esprit d'être touché par une pensée perturbatrice sans "casser". Et si l'esprit est bien concentré, alors tout le schéma corporel est libre de tension et acquiert aussi une certaine souplesse.

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Les techniques de méditation

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Conditions pour atteindre le calme mental

La couleur, les feuilles et les fleurs parfaites d'une plante sont dues à la qualité de ses racines. De la même manière, toutes les réalisations du petit et grand véhicule ainsi que de la pratique des tantras sont possibles grâce au calme mental. Puisque le calme mental est si important, il est nécessaire de mettre en place les conditions propices à son développement, que voici:

1. Les conditions de l'environnement:

 a) Les conditions matérielles nécessaires doivent être propices: maison, nourriture, etc., de même que les conditions intérieures, c'est-à-dire avoir reçu les instructions complètes sur la manière de développer le calme mental;

 b) Des amis spirituels partageant la même vision;

 c) Un endroit sain où l'on ne développera pas de maladies;

 d) Un environnement extérieur calme et non sujet aux désastres naturels;

 e) Un endroit qui permet, autant le jour que la nuit, de diminuer nos contacts avec les événements mondains qui pourraient déranger notre paix intérieure.

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2. Diminuer son attachement au matériel et se contenter de ce qui est juste nécessaire à la vie.

3. Éliminer la discrimination de toutes sortes. L'impartialité est importante.

4. Diminuer le contact et le souvenir des activités mondaines.

5. Avoir une discipline personnelle et en groupe ainsi qu'une éthique parfaite en protégeant son esprit des pensées non-vertueuses.

6. Abandonner les pensées conceptuelles telles que le désir.

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Préparation

1. Nettoyer le lieu de méditation (en visualisant qu'on nettoie les négativités de l'esprit) et arranger les symboles significatifs, tels une photo de Bouddha, un texte, etc.

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2. Arranger de jolies offrandes simples (fleurs, encens, bougies, eau, etc.) pour diminuer notre avarice et notre saisie.

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3. S'asseoir en la position en huit points de Vairocana, compter le souffle, puis prendre refuge et développer l'esprit d'éveil, dans un état d'esprit spécialement vertueux.

 a) Si l'on a des problèmes physiques, il n'est pas obligatoire d'adopter cette posture; on peut s'asseoir sur un sofa ou rester allongé si l'on est malade; c'est l'esprit qui médite. Premièrement, on place les jambes croisées (1), en position de lotus ou de demi-lotus, de façon à être confortable lors de longues périodes. Ensuite, on place le dos droit (2) comme une flèche, ce qui aide à la circulation des vents subtils internes et prévient la somnolence. La tête (3) est légèrement inclinée vers le bas et les épaules (4) sont en position naturelle. Les yeux mi-clos (5) regardent vers le bas, comme si la ligne de vision suivait le prolongement du nez. On ne ferme pas les yeux pour ne pas développer l'habitude de devoir fermer les yeux absolument pour rester concentré. Les yeux ainsi mi-clos aident à ne pas être dérangé par les éléments extérieurs. Dans la bouche, entrouverte, la langue (6) touche le palais pour éviter l'assèchement. Finalement, la main (7) droite repose dans la main gauche, paumes vers le haut et les deux pouces se touchant, le tout formant un triangle symbolisant l'équanimité. Le dernier point est le souffle (8). Ce point est nécessaire seulement si l'esprit est négatif, agité, colérique, car le but de la méditation est de développer un esprit vertueux. L'esprit doit d'abord passer par un état neutre avant de devenir positif. Comme un morceau de coton noir que l'on voudrait teindre en jaune, on doit avant tout le rendre blanc, pour ensuite le teindre. De la même manière, la respiration a pour but de rendre l'esprit neutre. On compte en suivant la respiration en inspirant toutes les qualités à développer (sous forme d'une lumière blanche) et en expirant nos négativités (fumée noire), jusqu'à ce qu'on ait retrouvé le calme ou en répétant ce cycle 21 fois. Si cela ne fonctionne pas, il est suggéré d'arrêter et de reprendre plus tard. Pour nous aider, on peut aussi aller marcher un peu ou se laver le visage.

 b) Développer un fort sentiment de renonciation de la souffrance pour soi et pour les autres et développer la boddhicitta en prenant refuge dans le Bouddha (l'enseignant), le Dharma (la Voie intérieure qui nous libérera) et la Sangha (groupe d'amis spirituels); développer un fort souhait et engagement de voir tous les êtres libérés de la souffrance en développant les quatre incommensurables: Amour, Compassion, Joie et Équanimité.

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4. Visualiser dans l'espace devant nous à une distance d'environ 1 mètre à un niveau un peu plus haut que les yeux le Bouddha Shakyamouni entouré de tous les Bouddhas.

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5. Devant eux et en nous laissant inspirer par ceux-ci, nous méditons sur la purification de toutes nos négativités et le développement de toutes nos qualités dans le but de devenir Bouddha pour le bénéfice de tous les êtres sensibles. On peut ensuite méditer de façon analytique sur les étapes de la voie, à partir de la relation au maître jusqu'au développement du calme mental.

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Le calme mental est commun aux bouddhistes et aux non-bouddhistes. Toutefois, ce qui rend spécifique le calme mental des bouddhistes est qu'il est développé sur la base de la prise de refuge, la renonciation et la boddhicitta. Tel un coffre nécessaire pour protéger nos richesses, le calme mental est le récipient dans lequel nous devons verser les fruits de notre pratique de la voie des soutras et des tantras pour progresser.

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Comment atteindre le calme mental

Certaines personnes croient que le calme mental s'atteint en restant concentré sur un objet observé par la conscience visuelle, en prenant un objet extérieur à soi, qu'il soit grossier ou subtil: une lumière, une goutte, une lettre, etc. Pour atteindre le véritable calme mental, ce doit être l'esprit, et non l'œil qui reste concentré sur son objet de méditation. Pour cette visualisation intérieure, n'importe quel objet peut être utilisé. Toutefois, pour donner un plus grand impact à notre pratique bouddhiste du calme mental, la visualisation du Bouddha, expliquée précédemment, est recommandée. On y parvient par l'application des antidotes appropriés aux différents obstacles à la méditation:

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1. Paresse

 Elle a 4 antidotes:

 a. Confiance dans les qualités de la concentration en un seul point: sans elle, on ne peut développer d'autres qualités, même si on s'entraîne pendant de longues périodes. Grâce à elle, nous deviendrons habiles et développerons la clairvoyance et n'accumulerons pas d'actions négatives. Nous progresserons plus rapidement sur la voie et atteindrons plus rapidement l'Illumination.

 Sur cette réflexion, les 3 autres antidotes se développent naturellement suivant cet ordre:

 b. Aspiration à la développer

 c. Persévérance

 d. Désirer son résultat: la souplesse méditative, le bien-être.

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2. Oubli de l'instruction

Il s'agit de l'oubli notre objet de méditation ou de ses caractéristiques. Il est important de ne pas changer constamment d'objet, sinon notre esprit sera constamment distrait.

L'antidote à l'oubli est la mémoire. En ayant observé plusieurs fois l'objet de ses yeux, on pourra mieux le visualiser et garder son attention dessus sans en dévier.

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3. Agitation et léthargie

Elles dérangent notre méditation en agitant l'esprit ou en le rendant amorphe. On doit développer une grande vigilance et ne pas les laisser se développer. La léthargie est de deux types: la grossière, où la visualisation est ferme, mais manque de clarté; la subtile, où la visualisation est ferme et claire, mais manque de vivacité. Elle est le principal obstacle à la méditation. Son antidote est de réfléchir à la précieuse vie humaine et à l'impermanence. La noirceurest un facteur mental négatif qui ressemble àla somnolence et agit toujours comme cause de la léthargie.

L'agitationest un facteur mental neutre qui, lorsque causé par un objet de désir, cause l'attachement et fait que l'esprit ne peut rester calme. Pour contrer l'agitation face à un objet de désir, développer le détachement en réfléchissant aux côtés repoussants et répugnants de l'objet en question. La distractionest un facteur mental positif ou négatif dépendamment de l'objet vers lequel elle est dirigée.

La souplesse méditative : Suite à la purification des cinq voiles, le corps et l'esprit deviennent souple et comme résultat entrent en état de grande félicité. Les cinq voiles à purifier sont l'aspiration au désir, le désir de nuire, le sommeil ou la noirceur, l'agitation et le regret ou le doute, dont les antidotes sont le détachement et l'amour-compassion.

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4. Non-application

Dès qu'on s'aperçoit d'un défaut à notre méditation, nous devons appliquer immédiatement l'antidote approprié.

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5. Sur-application

L'application exagérée d'antidotes peut aussi devenir un obstacle. Si l'esprit est calme et non sous l'influence de perturbations, il est important de ne pas appliquer d'antidotes! Nous devons demeurer dans cet état d'équanimité.

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Les 9 étapes de la méditation

  1. Placement de l'esprit: à cette étape, les pensées conceptuelles surgissent et essaient de nous distraire de l'objet de méditation. Nous les reconnaissons simplement sans les suivre.

  2. Placement continu: on peut fixer l'esprit pendant un peu plus longtemps sans distraction et les pensées conceptuelles diminuent. On réussit à ressentir un état de calme et de contemplation.

  3. Replacement: l'image visualisée persiste, mais l'esprit est encore un peu distrait. Toutefois, par le pouvoir de la mémoire, l'esprit revient immédiatement à son objet.

  4. Placement soutenu: il est maintenant impossible d'être distrait et de perdre l'objet de méditation. L'esprit peut alors appliquer les antidotes à l'agitation et à la léthargie qui sont de grand pouvoir.

  5. Discipline: par la réflexion sur les avantages de la concentration en un seul point, l'esprit se détourne immédiatement des objets de plaisir sensoriel.

  6. Pacification: l'esprit se détourne immédiatement des pensées conceptuelles et des facteurs mentaux négatifs car il a acquis la connaissance de ses désavantages.

  7. Complète pacification: si l'attachement, la noirceur ou la somnolence surviennent, ils sont pacifiés sur le champ.

  8. Focalisation: la vigilance s'opère maintenant sans effort, car les pouvoirs de la léthargie et de l'agitation sont complètement anéantis.

  9. Absorption méditative: la fixation de l'esprit s'obtient sans aucun effort et il entre à volonté en état d'absorption. L'esprit est concentré en un seul point, mais toujours dans le monde du désir. Ce n'est pas encore l'atteinte du calme mental proprement dit.

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Sur la base de cette absorption méditative, le méditant pourra atteindre le calme mental par la force de la familiarisation avec cet état et atteindre l'état de souplesse et de félicité mentale et physique résultants. Ceci est l'atteinte du vrai calme mental. À ce moment, nous avons également atteint le premier niveau «dhyani» de concentration des mondes supérieurs. Sur la base du calme mental, nous devons pratiquer la vision profonde intérieure qui analyse et comprend la nature de chacun des phénomènes subtils et grossiers et développer ainsi les deux sagesses qui comprennent directement le non-soi de la personne et des phénomènes.

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Pour résumer, la différence entre les deux premiers niveaux se situe dans la durée de la fixation. Entre les 2e et 3e, les distractions diminuent de durée. Au 4e niveau, il devient impossible de perdre l'objet de visualisation. Entre les 4e et 5e niveaux, la léthargie grossière disparaît. Arrivé au 6e niveau, la léthargie subtile ne peut plus nous déranger. Au 7e niveau, l'agitation subtile ne peut plus nous déranger. Au 8e niveau, l'agitation et la léthargie sont complètement anéanties. Un effort subtil est demandé seulement pour entrer dans l'absorption méditative. Au 9e, aucun effort n'est demandé et l'esprit entre automatiquement en absorption méditative, comme le passage d'une chanson bien connue nous revient facilement à l'esprit.

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Les symboles sur la peinture des 9 étapes

Éléphant noir: la léthargie

Singe noir: l'agitation

Éléphant et singe blancs: la léthargie et l'agitation diminuent

Tête de l'éléphant tournée: la reconnaissance de la distraction

Lapin noir: la léthargie subtile

Singe derrière l'éléphant: l'agitation potentielle réduite

Corde: la mémoire, le lien de pleine conscience

Crochet: la vigilance

Feu: le pouvoir nécessaire pour combattre les obstacles à la méditation

Cinq objets des sens: agitation

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6. La sagesse

Elle permet la discrimination juste. On peut aussi distinguer plusieurs types de sagesse:

  • la sagesse ultime: celle qui réalise le non-soi des personnes et des phénomènes, la vacuité. On développe cette sagesse sur la base de méditations et d'un travail sur l'absence d'existence inhérente des phénomènes avec l'aide du calme mental acquis par la concentration. C'est l'antidote direct à l'ignorance fondamentale, la clef de la libération.

  • la sagesse conventionnelle: c'est la sagesse de la médecine, des arts et des sciences de l'astrologie. C'est une compréhension juste dans différents domaines du savoir. Au-delà d'une simple compréhension théorique, la sagesse permet une appréhension exhaustive et globale de ce qu'il faut savoir sur l'art concerné. Cette sagesse est donc importante pour ne pas se tromper, tant dans l'application d'une méthode que dans les réponses à donner aux questions diverses ou face, dans le cas de la sagesse de la médecine, à un désordre psychique ou somatique.

  • la Sagesse bénéfique aux autres: elle se traduit par la connaissance des différentes dispositions, des motivations des êtres, etc. Il s'agit d'une aptitude particulière à comprendre les autres de façon très pointue, à mieux répondre à leurs besoins et à leurs attentes.

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