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LA PETITE CAPACITÉ

Loin d'être un diminutif qui signifierait que nous pouvons sauter l'étape de "petite" capacité parce qu'elle serait trop facile, la Petite capacité représente au contraire la base, la première étape du cheminement spirituel vers l'Éveil.  Elle est nécessaire au développement des réalisations de la moyenne et de la grande capacités.

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Notre objectif est le Plein Éveil, mais nous avons plusieurs étapes à franchir sur le cheminement spirituel. La première étape est donc la réalisation de la petite capacité. Son objectif principal est l'obtention d'une renaissance supérieure, plus propice à la pratique du Dharma et où les souffrances sont moindres. Elle est le fondement des capacités suivantes.

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Cliquez sur le sujet pour y accèder directement

1- L'impermanence et la mort

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2- La souffrances des royaumes inférieurs

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3- Le refuge

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4- le karma

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1- L'impermanence et la mort

1. Les désavantages de ne pas penser à la mort

  1. Nous ne pensons pas au Dharma

  2. Nous y pensons, mais sans le pratiquer

  3. Nous le pratiquons de manière impure

  4. Nous ne pratiquons pas avec persévérance

  5. Nous agissons négativement

  6. Mourir en ayant des regrets

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2. Les avantages de penser à la mort

  1. Y penser est très bénéfique

  2. Y penser donne beaucoup de puissance à notre pratique

  3. Y penser est important au début du cheminement

  4. Y penser est important pendant le cheminement

  5. Y penser est important pour mener notre cheminement à terme

  6. Mourir en paix et joyeusement

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3. La manière de méditer sur la mort

Dans le cycle des existences, au cours de nombreuses renaissances et parfois en une seule vie, tout change continuellement. Il ne peut y avoir aucune certitude. Tout rassemblement se défait, tout statut élevé se termine par la chute, la réunion se change en séparation, et la vie s'achève par la mort. Même notre bonheur ne fait que passer. Tout ce qui est nôtre est livré à l'impermanence. Rien de ce que nous considérons être réel n'est permanent.

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Une nouvelle naissance n'éloigne personne de la mort. En fait, nous ne cessons de nous en rapprocher, exactement comme des animaux menés à l'abattoir. Dans notre univers, chaque chose est soumise à l'impermanence et finira par se désintégrer. Le septième Dalaï-Lama disait: "Les jeunes qui paraissent solides et en bonne santé mais qui meurent tôt sont des maîtres qui nous enseignent l'impermanence. Comme au théâtre, après avoir joué un rôle, les personnages changent de costumes pour ensuite réapparaître sous d'autres traits".

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D'après Lama Samten, il n'est pas difficile de reconnaître que la mort est certaine. Le monde existe depuis très longtemps, mais il n'y a pas un seul être sensible qu'on puisse qualifier d'immortel. Lorsqu'on apprend que l'on est atteint d'une maladie mortelle, on court d'un médecin à l'autre, pour être finalement envahi par la peur et la crainte lorsque qu'on voit qu'il n'y a plus rien à espérer. Puis nous voilà en train de manger notre dernier repas, de porter des habits pour la dernière fois, et de nous asseoir sans plus jamais avoir l'occasion de nous relever. Et soudain, notre corps tombe par terre, comme une masse, laissant notre verre d'eau à moitié plein. Et c'est la mort.

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Il est important de réaliser que quelque chose de dangereux nous guette, quelque chose qui peut être imminent. Cette considération provoque un sentiment d'inconfort et d'agitation, mais nous permet de ne pas gaspiller notre vie humaine en vaines et futiles activités. " La pensée que, l'année ou le mois qui vient, j'aurai mené à bien toutes mes tâches et mes projets et pourrai enfin me consacrer à une parfaite pratique spirituelle, n'est autre que l'intervention du démon pour tout compromettre." (déclaration de Gungthang Tenpai Dronme dans Comment méditer sur l'impermanence).

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Il est donc vain de s'attacher dur comme fer à cette existence, car même si nous vivions cent ans, il faudra mourir un jour. D'ailleurs, l'instant de notre mort ne nous est pas connu et peut se présenter à tout moment. Quand cela se produira, à quoi nous serviront nos biens ? À cet égard, la mort d'un milliardaire ne vaut pas mieux que celle d'une bête sauvage. Les seules choses qui auront de l'importance au moment de notre mort seront nos bonnes ou mauvaises actions, ainsi que le développement spirituel que nous aurons atteint. C'est la seule certitude.

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2- La souffrance des royaumes inférieurs et du samsara

Le samsara est composé de 6 royaumes d'êtres sensibles ou 6 sortes de renaissances (dieux, demi-dieux, humains, animaux, esprits avides, souffrance extrême), de 3 mondes (du désir, de la forme et du sans-forme), de 4 sortes de naissances (par foetus, par oeuf, par chaleur ou par miracle) et de 3 états d'être (vie, bardo et mort) différents.  Par la pratique des 5 voies (accumulation, préparation, vision, méditation, perfection), il est possible d'atteindre la libération définitive du samsara.

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Il y a deux niveaux de renoncement au samsara: l'inférieur et le supérieur.

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Niveau inférieur

Il existe trois royaumes inférieurs d'êtres sensibles dans le samsara.  Selon les différents actes posés par les êtres, ils expérimentent des conséquences différentes (loi du karma).  Ils renaissent dans différents royaumes d'existence et ont à expérimenter différents niveaux de souffrance.

  1. Êtres éprouvant une souffrance extrême

  2. Esprits avides

  3. Animaux

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Le niveau de renoncement supérieur est expliqué dans le niveau de pratique de moyenne capacité.

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3 - Le refuge

Bouddha Dharma Sangha

La prise de refuge est nécessaire au pratiquant bouddhiste pour deux raisons:

  1. Dans le samsara, les réincarnations inférieures possibles nous inspirent la plus grande peur;

  2. Outre le Bouddha, le Dharma et la Sangha, qui peut m'aider? Il n'y a que le refuge dans ces trois Joyaux qui puisse nous secourir, car ce sont les seuls moyens dont nous disposons pour nous sortir du samsara.

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Le premier objet de refuge est le Bouddha (Sangyé en tibétain, l'Éveillé en français). Il est celui qui est entièrement purifié, qui possède la sagesse ultime. On peut respecter les dieux, mais on ne prend pas refuge en eux. Le Bouddha Shakyamouni a donné ses enseignements il y a plus de deux mille cinq cents ans. Ceux qui les transmettent aujourd'hui sont les membres de la Sangha.

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Le second objet de refuge est le Dharma. C'est le chemin qui permet de développer la boddhicitta, ou esprit d'éveil. Le Dharma est l'ensemble des enseignements que nous a laissé le Bouddha. C'est aussi le plus important des trois objets de refuge car on peut avoir accès aux enseignements du Bouddha même si le Bouddha n'est plus là pour les transmettre.

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Le troisième objet de refuge est la Sangha, constituée des précieux amis sur le chemin qui nous transmettent le précieux Dharma et qui en prennent soin.

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Quelles sont les qualités des trois objets de refuge?

  1. Le Bouddha détient les qualités parfaites du corps, de la parole et de l'esprit. Il détient les trente-deux marques nobles du corps: peau parfaite, troisième oeil, longs doigts, oreilles aux lobes allongés, etc., et les quatre-vingts autres marques, soit les cent douze qualités du corps. Il possède, de plus, les soixante-deux qualités de la parole: patience, politesse, etc. Le Bouddha détient en outre toutes les qualités de l'esprit, dont la connaissance profonde (transmise, par la suite, par Nagarjuna) et la vaste connaissance (transmise par Asanga).

  2. Le Dharma comprend toutes les sagesses. Le Lam Rim (la voie progressive vers l'éveil), qui en explique l'atteinte, est complet en soi.

  3. La Sangha possède la qualité de prendre soin des enseignements, et d'en transmettre la lignée.

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La prise de refuge apporte huit bénéfices:

  1. Permet d'entrer sur le chemin de l'éveil;

  2. Donne un sens à notre précieuse vie humaine;

  3. Purifie le mauvais karma de cette vie et des vies précédentes;

  4. Facilite l'accumulation de mérites;

  5. Assure de ne jamais avoir besoin de protecteur, de ne pas avoir peur de la mort, d'être toujours être en paix, dans le bonheur, et d'avoir une mort tranquille;

  6. Évite les réincarnations dans les royaumes inférieurs. Même en ne respectant que l'éthique, on est au moins certain d'une réincarnation humaine;

  7. Permet de réaliser notre souhait d'atteindre la libération du samsara et l'illumination;

  8. Donne enfin la possibilité d'atteindre rapidement l'illumination.

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Considérations particulières:

  • Lorsque je prends refuge, je prends l'engagement de ne jamais nuire aux autres grâce au Dharma, le principal objet de refuge. Je prends alors quatre voeux: ne pas tuer, ne pas voler, ne pas avoir de mauvaise conduite sexuelle et ne pas mentir.

  • Le refuge dans le Bouddha implique de traiter avec respect les représentations du Bouddha, où qu'elles se trouvent, dans quelque matériau qu'elles soient.

  • En prenant refuge dans la Sangha, je m'engage à ne pas m'approprier ses objets, ni à les abîmer. Je respecte les vêtements ou autres biens appartenant à la Sangha.

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Conseils généraux:

  • Pour se souvenir de ses engagements, reprendre refuge.

  • Quand on mange ou quand on boit, se rappeller la bonté des trois Joyaux et faire l'offrande du repas. C'est une pratique de la générosité.

  • Se rappeler le chemin en prenant refuge trois fois le matin et trois fois le soir, si possible.

  • Avoir confiance à cent pourcent, ce qui garantit le succès à cent pourcent. Tout ça, bien sûr, en y mettant l'effort et la patience.

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4- Le karma

La cause et l'effet

En mesurant tout le bénéfice des attitudes positives, on se sent poussé à les nourrir et à en augmenter le nombre. Même si la tâche peut nous paraître difficile, une espèce de volonté spontanée qui émane de l'intérieur nous y conduit. Ce processus d'apprentissage et d'analyse raffermit peu à peu la détermination au changement. À ce stade, le secret du bonheur est entre nos mains. Ce qui amène Lama Samten a parler brièvement du principe de causalité : "Si l'on désire le bonheur, on doit en rechercher les causes, et si l'on ne désire pas souffrir, il faut savoir s'écarter des sources de souffrances. Ce principe de causalité est de la première importance".

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Il s'agit de passer en revue les états mentaux que nous connaissons pour les classer en fonction d'un seul et unique critère: mènent-ils ou non au bonheur? Dans ses enseignements, Lama Samten donne en exemple la jalousie et la colère. Il est clair que ces dispositions d'esprit détruisent le socle mental du bonheur. Il suffit, en effet, de nourrir de l'aversion ou de la rancune pour quelqu'un, ou d'être rempli de colère pour que tous nous paraissent hostiles. La place est alors laissée à la peur, à l'inhibition, à l'insécurité et au repli sur soi. C'est la haine qui alimente ces émotions. Au contraire, la gentillesse et la compassion sont salutaires.

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Lama Samten ajoute: "Si la compassion, la gentillesse et l'affection vous animent, vous communiquerez bien plus facilement avec les autres. La chaleur humaine permet l'ouverture. C'est alors que l'on découvre que tous les êtres humains sont comme nous, tout simplement". Cette compréhension permet d'être dans des dispositions plus amicales et rend plus facile l'instauration de relations agréables avec les autres. Obtenir le bonheur dépend de ce que nous développons à l'intérieur de nous, et un tel changement ne peut se réaliser que lentement. C'est donc une démarche dont la réalisation peut nous sembler longue, mais c'est cette transformation graduelle qui fera de nous des gens heureux.

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Ce processus d'apprentissage qui tend vers les actions positives portera ses fruits. Il suffit de regrouper les conditions propices à son développement, comme on le fait, par exemple, pour celui d'un pommier: avec de l'attention, de la patience, de la persévérance, des connaissances en horticulture et de l'amour, on pourra plus tard se régaler de belles pommes juteuses et éclatantes de santé! Le pommier, grâce à nos soins, sera fort et droit, et produira des fruits succulents, même s'il n'était au départ qu'une graine que nous tenions dans le creux de notre main.

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Notre avenir est aussi quelque chose que nous tenons entre nos mains, et il dépend des gestes que nous posons maintenant. Selon que ceux-ci soient bons ou mauvais, nous récolterons ce que nous aurons semé. Nos bonnes ou mauvaises actions influenceront notre aptitude à être heureux dans l'avenir. À prime abord, cela semble raisonnable. Il est facile d'associer tel comportement, bon ou mauvais, avec des dispositions intérieures ayant comme résultat la paix ou les difficultés. Mais en plus d'avoir des répercussions dans la vie présente, ces actions auront des effets dans l'état intermédiaire qui suit la mort et dans la prochaine vie à venir. Tout cela s'inscrivant dans le cycle du " samsara ".

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Les 10 actions non vertueuses

Le Bouddha a enseigné les 10 actions non-vertueuses pour tracer un schéma concis des actions que nous devrions éviter pour accéder naturellement au bonheur.  On dit que se restreindre de ces actions avec la compréhension claire qu'elles sont tout à fait nuisibles permet l'accumulation d'un karma positif, générateur de bonheur.  On les divise selon les 3 portes d'action, c'est-à-dire le corps, la parole et l'esprit.

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Trois en relation avec le corps

  • Tuer: enlever la vie à un être vivant, même celle d'un animal ou d'un insecte.

  • Voler: prendre quelque chose à autrui sans son consentement, même de peu de valeur,  directement ou indirectement.

  • L'inconduite sexuelle: l'utilisation de la force, de la violence, l'adultère ou l'atteinte aux enfants.

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Quatre en relation avec la parole

  • Mentir: tromper les autres par la parole ou par le geste. Une exception cependant: le mensonge pour sauver la vie.

  • Médire: chercher à nuire à quelqu'un en colportant ou en inventant des propos ou des faits.

  • Employer des mots blessants: injurier, utiliser des noms d'animaux pour désigner quelqu'un.

  • Converser inutilement: perdre du temps en bavardage, temps que l'on pourrait utiliser pour aider les autres

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Trois en relation avec l'esprit

  • La convoitise: du simple désir de posséder quelque chose qui appartient à autrui, à l'élaboration de plans afin d'obtenir l'objet convoité.

  • La malveillance: souhaiter du mal, vouloir nuire à quelqu'un d'autre par un moyen quelconque.

  • Les vues erronées: soutenir ce qui n'est pas ou nier ce qui est vrai, comme affirmer la non-existence de la Loi de cause à effet.

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